Horticultrice de métier, je me suis orientée vers le monde de la laine en 2016.
En m’intéressant au tricot, je me suis rendu compte que la plupart des laines que je trouvais n’étaient que synthétiques avec des couleurs qui ne me parlaient pas.
J’ai eu un long cheminement professionnel autour des plantes, de la nature et du bien-être : culture et cueillette de plantes médicinales, entretien de jardin ; du bois aussi, j’ai été menuisière pendant quelques années.
Alors quoi de plus naturel que d’ apprendre à créer mon propre fil et mes propres couleurs ?
Avec le retour vers les plantes au travers des plantes tinctoriales et de leur utilisation, l’apprentissage des techniques de filage au rouet et toutes les différentes laines, s’est ouvert devant moi tout un univers tellement passionnant que j’ai décidé d’en faire mon métier et de proposer aux autres le fruit de mon travail.

Mes laines sont teintes à partir de plantes tinctoriales par mes soins. Je cueille moi-même une partie des plantes que j’utilise dans la campagne environnante ou lors de mes voyages (le genêt, la bruyère, les fleurs de carotte, la ronce, le noyer…). Pour l’autre partie, je l’achète sous forme d’extraits, de pigments, de plantes séchées… (l’indigo, la garance, le bois de santal…).
J’ai aussi en culture dans mon jardin de la camomille des teinturiers, de la gaude, des coréopsis, des cosmos sulfureux, des dahlias…
La teinture végétale est un long procédé fait de cueillettes, de séchage, de cuisson en décoction des plantes, de lavage, de préparation de la laine à la teinture, de cuisson de la laine pour la teinture, de rinçage, de mise en écheveaux et d’étiquetage.
Toutes mes teintures sont faites artisanalement, en petites quantités avec amour et passion.
La teinture végétale est rarement reproductible à l’identique. Beaucoup de facteurs rentrent en jeu dans le résultat final : la provenance de la plante, la période de récolte, le temps qu’il a fait avant la cueillette, le ph de l’eau, si la plante est fraîche ou séchée, la nature de la laine et bien d’autres choses encore. On connaît la gamme de couleurs qu’une plante va donner mais la surprise est toujours au rendez-vous pour la teinte obtenue.
J’essaie dans la mesure du possible de rester dans une démarche la plus éthique possible, produits bio pour les lavages, récupération d’eau de pluie pour les cuissons, cueillettes loin des routes et des endroits pollués…
J’utilise aussi des teintures éco-responsables «Greener Shades».
Ce sont des colorants acides ne contenant pas de métaux lourds.
Ils sont conformes aux normes de l’Organic Trade Association pour le traitement des fibres en bio.
Ces teintures sont très résistantes au lavage et à la lumière.

Le filage au rouet et ses différentes techniques me permet la création de fils uniques qui voyagent dans le monde subtil des couleurs et des textures.
Mes laines filées au rouet ne sont jamais identiques, création d’un moment, interprétation d’une texture et de couleurs qui se présentent entre mes doigts.
Les laines du Grand Mas sont faites de fibres de différentes races de mouton : Mérinos, Bluefaced Leicester (BFL), Shetland, Wensleydale, Jacob, Polwarth, Corriedale et bien d’autres…
De fibres animales comme la chèvre mohair, l’alpaga, le yack et les soies mais aussi des fibres végétales comme le coton, le lin, la fibre de rose, la soie de bananier, le bambou…
Elles sont teintes et mélangées en nappes cardées et ensuite filées au rouet.
J’utilise aussi les fibres préparées par mes talentueuses amies fileuses.

Laurence